24 / 11 / 2025
17 Minutes De Lecture

De Pornostar à Escorte : Linda Sweet se confie.

 

Comment une pornostar devient-elle escorte? Je tenais vraiment de réaliser cette interview avec Linda Sweet depuis longtemps. Pour ceux qui ne la connaissent pas, Linda n'est pas seulement une jeune femme gentille, belle et ambitieuse. Elle est aussi intelligente et intéressante. Très intéressante. Dans cette interview exclusive et 100 % authentique, cette jeune femme nous dévoile son parcours, de pornostar à escorte.

Merci, Linda, pour ta confiance et d'avoir accepté de partager ton expérience avec nos lectrices et lecteurs !

 

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De pornostar à escorte : Linda Sweet se confie.

 

 

Janet : Comment as-tu débuté en tant que pornostar ?

Linda : C'est une question difficile. Je suis devenue pornostar un peu par hasard. Ma famille n'était pas riche et la vie était dure. À cette époque, j'étais très sensible et j'avais peur de tout. Je n'ai pas choisi l'industrie du film pour adultes de mon plein gré. Ce n'était même pas mon intention. Je voulais tenter ma chance dans le mannequinat, mais une société de production de films X a trouvé mon profil sur un site de mannequins sérieux et m'a contactée. Ils n'ont rien dit sur le porno et se sont fait passer pour une agence de mannequins classique. Ils m'ont invitée à un « casting », et j'y suis allée dans l'espoir de devenir mannequin photo. Imagine la suite : « Tu dois prendre des photos seins nus, sinon on ne te paie pas », « Tu dois prendre des photos nue, sinon on ne te paie pas » et « Tu dois coucher avec cet homme, sinon on ne te paie pas ». Ils savent comment manipuler les filles vulnérables et comment les repérer. Mes débuts en tant que pornostar ont été une expérience traumatisante. S'ils ces personnes avaient été honnêtes, s'ils ne m'avaient pas manipulée et harcelée, les choses auraient été différentes. J'aurais probablement quand même accepté. Après tout, mon rêve de devenir mannequin photo m'avait tellement échoué et j'avais vraiment besoin d'argent. Environ six mois plus tard, une agente m'a contactée et m'a avoué ouvertement avoir obtenu mes coordonnées grâce à cette production malhonnête. Elle m'a demandé si je serais intéressée par une carrière de pornostar.

 

Janet : Selon toi, quelles sont les trois plus grandes idées reçues sur le métier de pornostar ?

Linda : Que c'est un job facile. Que c'est de l'argent facile. Que c'est la réalité. Être pornostar est tout sauf facile. C'est épuisant. On est obligé de tourner des scènes avec des gens qu'on n'aime pas, et on n'a quasiment pas le choix. Souvent, on doit faire des choses qu'on n'aime pas. Beaucoup de gens pensent que la pornostar est très bien payée ou qu'on touche une part des bénéfices régulièrement. N'ayant d'expérience que sur le marché européen, je ne peux pas parler pour le reste du monde. ? À l’échelle européenne, tout cela est faux. On est payé une seule fois par scène, et c'est ridiculement peu. Je rencontre souvent des gens qui pensent que ce qu'ils voient dans les films pornos est la réalité, que c'est comme ça qu'ils aiment faire l'amour ou que les scènes (les histoires) sont vraies. Mais tout ça n'est que pure fiction. Les films pornos ne sont que du divertissement pour adultes. Il s'agit simplement de jouer la comédie en suivant un scénario, et le style sexuel est adapté au type de production.

 

Janet : Peux-tu décrire ce qui t'a amené à passer de pornostar à travailleuse du sexe ?

Linda : En moyenne, on reste deux ans dans l'industrie du porno en Europe. C'est l'âge d'or ; on nous propose des scènes et les offres sont intéressantes. Pour durer, il faut soit être vraiment douée, soit avoir quelque chose de spécial, soit contourner le système en changeant de look ou de pseudonyme. Avec le temps, l'industrie du porno a évolué, et moi aussi. Les scènes sont devenues plus dures et ne se résumaient plus à jouer la comédie. Il y avait de la vraie douleur. Tout cela s'est fait progressivement et j'ai mis du temps à le comprendre. J'ai aussi appris à mieux me connaître. J'ai donc décidé de ne plus participer à des activités qui ne me correspondent pas (anal extrême, douleur, sexe lesbien, rapports non protégés, etc.). Une fois convaincue que le travail d'escorte était plus adapté à mes aspirations, j'ai définitivement tourné la page sur mon passé de pornostar. Depuis 2018, j'ai complètement arrêté la vie de pornostar et je n'ai plus aucun contact avec ce milieu.

 

Janet : Ce changement était-il un choix personnel, une nécessité financière ou une combinaison de plusieurs facteurs ?

Linda : C'était assurément un choix personnel, influencé par de multiples facteurs. Comme je l'ai dit, j'avais changé et je voulais autre chose que ce que l'industrie du porno m'offrait. Les propositions se faisaient de plus en plus rares et de moins en moins bien rémunérées. Il y avait aussi, bien sûr, une motivation financière. Une autre raison importante de cette transition était la responsabilité. Cela peut paraître étrange, mais il est essentiel de protéger la santé de son partenaire, de ses clients et la sienne. En tant qu'escorte, je peux mieux gérer cet aspect.

 

Janet : Ton expérience dans le porno a-t-elle influencé ta vision du travail du sexe ? Si oui, comment ?

Linda : Non, pas du tout. Et je me considère toujours comme une femme ouverte d'esprit en matière de sexualité.

 

Janet : Quel degré de contrôle as-tu sur ton travail actuel, comparé à ton expérience en tant que pornostar ?

Linda : Comparé au travail de pornostar, en tant qu'escorte, j'ai maintenant un contrôle total. Je fixe les règles. Je discute à l'avance avec les clients de leurs souhaits. Je décide si cela me convient et je choisis avec qui je souhaite passer du temps.

 

Janet : D'après ton expérience, quelle est la différence entre la vie de la pornostar et celle de la travailleuse du sexe ?

Linda : Pour moi, c'est très différent. En tant qu'escorte, je peux contrôler beaucoup de choses. Par exemple, je contrôle ma visibilité grâce à mes annonces, contrairement à l'industrie du X où il faut faire confiance à son agent. Mais il a des centaines de femmes à gérer… Autre exemple : en tant qu'escorte, j'ai un revenu plus stable. Si certains clients se lassent de moi et vont voir une autre escorte, cela libère simplement une place pour un nouveau client. Comme on dit, « les gens vont et viennent ». En tant que pornostar, c'est différent. Les productions sont moins nombreuses, donc si la production s'essouffle, les options de remplacement sont limitées. Au pire, ils sont obligés de tourner avec toi malgré tout, et l'ambiance est alors vraiment tendue.

 

Janet : Que représente le consentement pour toi dans le cadre de ton travail actuel ?

Linda : C'est très important pour moi. C'est peut-être la chose la plus importante qu'une travailleuse du sexe doit comprendre et appliquer. Cela me permet d'être sélective, non pas par arrogance, mais pour préserver ma santé mentale. Cela signifie que j'ai le droit absolu de refuser poliment la demande d'un client de me voir ou de réaliser une prestation. Le confort des deux parties est essentiel. Si je ne passe pas un bon moment, le client non plus ne se sentira pas à l’aise. J'ai vécu une très mauvaise expérience en France il y a quelques années, ce qui m'a rendue plus sélective et plus sensible à cette question.

 

Janet : As-tu des limites que tu t'es fixée en tant qu’escorte, et comment les maintiens-tu ?

Linda : Oui, bien sûr, j'ai des limites. Avec le temps, j'ai appris qu'il vaut mieux les communiquer clairement. Si, malgré une communication claire, un client continue de les franchir lors d'un rendez-vous, je le lui rappelle gentiment. S'il insiste, je suis contrainte de mettre fin à notre rendez-vous. Mais en général, mes clients sont vraiment adorables !

 

Janet : Selon toi, comment la société perçoit-elle la différence entre le travail de pornostar et celui d’escorte ? Es-tu d'accord avec cette distinction ?

Linda : Je pense que pour beaucoup, ces deux métiers se résument à être une « pute ». Ils ne voient pas de différence. Ils/Elles peuvent penser ce qu'ils/elles veulent. Bien sûr, je ne suis pas d'accord. Le porno, c'est simplement du divertissement produit par des acteurs et actrices. Être escorte est l'un des plus vieux métiers du monde, et tous types de personnes font appel à ces services pour de nombreuses raisons. Soyons réalistes. Personne ne travaille gratuitement. On se vend tous pour de l'argent. Si c'est un travail physique, on vend son corps. Si c'est un travail intellectuel, on vend son cerveau. Peut-être que nous sommes tous, d'une certaine manière, des prostitués. Pas vrai ?

 

Janet : Penses-tu qu'avoir été une pornostar t'a aidé à obtenir plus de clients comme escorte ?

Linda : Avoir été une pornostar, c'est une arme à double tranchant pour une escorte. On peut attirer plus de clients grâce à ça, mais on doit constamment se battre avec ceux qui ne comprennent pas que la pornostar et l'escort girl exercent deux métiers différents. J'entends souvent : « Mais en tant que pornostar, tu l'as fait. » Je reçois beaucoup de demandes de rapports non protégés, ce qui est extrêmement irrespectueux envers une escorte, et je passe beaucoup de temps à expliquer aux gens à quel point c'est irrespectueux et déplacé. Je pourrais choisir de ne pas utiliser cette image, mais pour certaines raisons, je préfère utiliser celle de Linda Sweet. D'abord, l'industrie du porno en profite encore aujourd'hui. Alors pourquoi pas moi ? Deuxièmement, je veux m’assurer que personne ne se fasse passer illégalement pour moi ni n’abuse de l’innocence et de la naïveté de celles et ceux qui ignorent tout du fonctionnement réel de l’industrie du porno.

 

Janet : Tes valeurs ou convictions personnelles concernant la sexualité ont-elles évolué au fil du temps, de ton parcours de pornostar à celui d’escort-girl ?

Linda : Sur certains points, c'est certain. Avec le temps, j'ai commencé à percevoir la sexualité dans un contexte plus large, surtout en ce qui concerne le sexe tarifé. Ce n'est pas seulement le sexe en lui-même, mais aussi toute l'intimité qui compte.

 

Janet : Qu'aimerais-tu que les gens comprennent mieux de ton travail, que ce soit comme pornostar ou comme escort-girl ?

Linda : Il y a beaucoup de choses que j'aimerais que les gens comprennent mieux. Je vais les énumérer au fur et à mesure qu'elles me viennent à l'esprit, sans ordre d'importance particulier. Tout d'abord, que l'on soit pornostar ou escorte, nous sommes des professionnelles. Nous devons être strictes et claires dans notre communication. Nous ne pouvons pas flirter pendant des heures juste pour le plaisir. Les gens ne comprennent pas non plus qu'être escorte implique de nombreuses responsabilités et des challenges. Ce n'est pas seulement du sexe. Nous sommes aussi gestionnaires, nous faisons du marketing, du service client, du ménage, etc. Trop d'hommes se comportent comme si les escortes n'étaient pas des êtres humains. Si, nous le sommes. Nous ne sommes pas des machines. Il nous arrive d'avoir une mauvaise journée, de faire des erreurs, comme tout le monde. Beaucoup de clients pensent que nous sommes constamment joignables, attendant qu'ils nous contactent. Or, les escortes très occupées n'ont pas toujours le temps de répondre immédiatement aux messages. De plus, la plupart d'entre nous possède au moins deux téléphones pour préserver notre vie privée lorsque nous ne sommes pas disponibles. Il se peut donc que nous ne consultions pas notre téléphone pendant plusieurs jours. Autre point qui peut paraître anodin, mais qui revient souvent : la difficulté qu'ont certains clients à formuler clairement leurs demandes de rendez-vous. Qu'il s'agisse d'une pré-réservation ou de la nature de leurs fantasmes : plus c'est clair pour l'escorte, meilleure sera l'expérience pour le client.

Les hommes savent sans doute que chaque avis négatif laissé sur un forum a toujours deux versions…

Les clients doivent également comprendre qu'une escorte propose des services avec lesquels elle est à l'aise. Demander quelque chose qu'elle ne propose pas ne mènera à rien. C'est particulièrement vrai pour les rapports sexuels non protégés. Enfin, et surtout, mes clients font appel à une escorte : inutile de vouloir jouer la comédie comme si tu étais dans un film X avec moi! ;-)

 

Janet : Comment prends-tu soin de ton bien-être physique et mental dans ce métier ?

Linda : Je me suis créée une deuxième personnalité, Linda. Linda, ce n'est pas moi, et je ne suis pas Linda. Ça m'aide beaucoup. Pendant mon temps libre, je ne suis plus constamment en ligne comme avant. Ça me permet de prendre du recul. Je compense mon travail par des loisirs, du sport et d'autres centres d'intérêt sans rapport avec l'escorting. En gros, je mène une vie normale.

 

Janet : En tant qu'ancienne actrice X, te sens-tu plus forte dans ton travail actuel, ou as-tu dû faire des compromis ?

Linda : Oui. J'ai beaucoup de contrôle et d'autonomie. Je peux décider quand, où et avec qui je travaille. Pour le moment, je n'ai pas l'impression d'avoir beaucoup de compromis à faire, et c'est très bien.

 

Janet : Comment ce travail s'intègre-t-il à ton identité ou à tes objectifs de vie ?

Linda : Je le vois plutôt comme une partie de ma vie, mais pas vraiment comme un élément de mon identité. Le fait de faire ce travail ou non n'influence pas la façon dont je me perçois en tant que personne.

 

Janet : Depuis combien de temps es-tu escorte ?

Linda : J'ai commencé à travailler comme escorte vers 2015.

 

Janet : As-tu travaillé comme escorte uniquement en Suisse ou ailleurs également ? Si oui, où ?

Linda : Ma première expérience a eu lieu en Finlande. Je n'étais pas escorte indépendante et je ne maîtrisais que très peu l'anglais. C'est là que j'ai découvert le métier de travailleuse du sexe. Je me documentais aussi beaucoup avant de pouvoir enfin voler de mes propres ailes. Ma destination suivante fût la France (Paris), puis j'ai voulu tenter l'expérience en Italie (Milan) et enfin la Suisse, où j'ai décidé de m'installer.

 

Janet : Vois-tu cela comme une étape temporaire, un projet à long terme, ou autre chose ?

Linda : Je ne veux pas trop planifier. J'ai arrêté de faire des projets il y a des années, car ils n'ont jamais abouti. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve. Peut-être que je choisirai de fonder une famille et, pour de bonnes raisons, d'arrêter ce travail. Ou peut-être que je continuerai tant que j'y prendrai plaisir et que cela en vaudra la peine. Car (certaines escortes seront d'accord avec moi), le temps libre qu’on a en tant qu'escorte est incomparable !

 

Janet : Avec le recul, quand tu repenses à tes expériences en tant que pornostar et dans l'escorting; ferais-tu les mêmes choix aujourd'hui ? Pourquoi ?

Linda : Absolument. Je ferais les choses différemment. J'aurais aimé être à l'époque la personne forte, avisée et expérimentée que je suis aujourd'hui. J'aurais certainement abordé chaque étape à un rythme différent et, sans doute, avec plus de sagesse.

 

Janet : De quoi as-tu été la plus surprise – positivement ou négativement – ​​dans ce parcours, de pornostar à escorte ?

Linda : Au fil des années, j'ai rencontré beaucoup d'hommes bienveillants, grâce à ma carrière de pornostar et l'escort-girl. C'est incroyable la profondeur et la beauté des liens que je tisse avec certains d'entre eux. Nous n'avons pas peur de nous confier, de parler et de partager nos pensées. J'ai beaucoup de chance d'être entourée de ces personnes. C'est grâce à elles que je suis encore si heureuse d'être escorte. Nous nous entraidons d'une manière unique. D’un autre côté, je suis attristée de constater l'impact négatif que les films X peuvent avoir sur les hommes : problèmes de santé mentale, addictions, troubles de l'érection. Je trouve dommage que ce problème ne soit pas pris plus au sérieux par la société.

 

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Linda Sweet, ancienne pornostar est désormais escorte indépendante basée en Suisse. Elle possède son propre site web d'escorte (https://lindasweet.com) où l'on peut la contacter directement pour des rendez-vous Incall ou pour des services d'escorte.

 

Janet - The Velvet Rooms

 


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